Monde rempli de vide

Hier, totalement désemparée par les attitudes des hommes, je me décidais à aller me lézarder au soleil de Montmartre.

Arrivée, je m'installe sur les marches, nombril à l'air, le soleil caresse ma peau blanche, je suis dans un extase totale. Je pense tout d'un coup que j'aurais du emmener un bouquin, bon tant pis. Je me lève et je me dirige vers un endroit assez ombragé, le soleil tape trop fort. Je finis par m'allonger sur un banc et fermer les yeux en rêvant à plein de choses merveilleuses. Je suis là, dans l'attente d'un sms qui me dit que cette personne m'attend, mais rien ne vient, je m'en vais, l'âme dans les godasses et le cœur dans le caniveau. Je parcoure la Rue Lepic, en regardant tour à tour les impasses hourdées de villas plus grandes les une que les autres.  Au détour d’une rue, j’aperçois un appartement à louer, me vient l’idée que ça me plairait fortement d’habiter dans ce quartier pas loin de la butte. Je relève le numéro de téléphone ainsi que l’adresse. Il faudra que je m’empresse d’appeler pour effectuer une visite, ce doit être une agence immobilière. Bon, l’appartement est loué, scrogneugneu…

Suite de mes allées et venues, toujours dans l’attente de la réception de ce sms de malheur, je me décide quand même à rentrer. Métro, foule, gens… J’arrive à destination mais je n’ai pas l’envie de rentrer en sachant que je serais seule et que je n’ai pas envie de cette solitude. En chemin, je me suis arrêtée chez M. Quick avec un bon café (oui, moi le café de M. Quick, je le trouve bon !). J’ai écris ce petit texte sur le coin de la table, le gobelet en papier dans la main gauche et mes yeux lorgnant sur ma tarte tutti-frutti qui m’attendait à l’autre bout de mon plateau :

‘’Dans ces moments-là, on a envie de ne plus exister, de ne plus être… Ces instants où le monde vous oublie, où vous êtes devenus transparente aux yeux des autres. Journée agréable au départ puis journée horriblement ennuyeuse par la suite. Finalement, je suis dans l’incapacité de parler ni de sourire.

Ma tête est remplie d’idées sombres, je suis malheureuse. J’aimerais me retrouver chez moi dans un appartement que j’aurais choisi, où je serais en quelque sorte dans un refuge, loin du mal qui me fait nuisance. S. a dû lire mon joueb, il n’a même pas le courage de me dire la vérité, il est lâche tout comme j’ai été avec lui. Je le comprends au fond si il fait l’absent et je lui pardonne. La faute est sur moi. J’ai été nulle avec lui…

J’ai envie de mourir de ne plus être comme je suis, de faire le mal autour de moi, de faire souffrir comme je l’ai fais. Mes yeux ne peuvent même plus verser de larmes tellement ils sont emplis de méchanceté. Je me hais…

Ma pellicule photo est morte. Aucune photo que j’ai prise ne sera réussie. Les seules photos de T. sont celles du net et là plus rien. Connerie.’’