Monde rempli de vide

Hier au soir, je suis rentrée de ma promenade sur les Champs pour enfin trouver la robe que je voulais. Catégorie championne du monde dans l'essayage de la robe !

Cabine étroite, chaleur étouffante à la limite de l'évanouissement... J'enfile la jolie robe, et là, crac, la bretelle droite s'explose et me rebondit dans l’œil (évidemment fallait bien ça). Donc l’œil à moitié poché, griffé par la tentative infructueuse d'enlever mon pull, et en sueur tellement je m'énerve sur cette bretelle. Je me regarde dans le miroir, et là je me trouve jolie donc je l'enlève (la robe) et je commence à me resaper de mes fringues. Je sais pas vous mais moi quand je viens de me foutre en dessous pour essayer un truc ça me saoule grave de devoir me resaper. Enfin, faut bien, parce que sortir en soutif et string sur les Champs ça craint un peu. Je me resape tant bien que mal et bien sûr là, c'est le moment que je hais le plus, un dernier regard dans le miroir, et me voilà toute décoiffée comme si je venais de sortir de mon plumard. Bon, je met les cheveux derrière mes graaaaandes oreilles et je lisse du plat de ma main pour essayer que ma queue de cheval ressemble à quelque chose. Je sors avec ma jolie robe amputée et quelque part un peu gênée de ma maladroitesse, je fais une grimace et annonce à la gentille dame (demoiselle ?) que la couture s'est défaite et que je suis vraiiiiiment déééééésolé. Bon, elle me dit c'est pas grave et je reprend une autre robe, la dernière dans ma taille évidemment, et là je croise tout mes doigts pour que rien ne soit déchiré, décousu, arraché... Bin pas de chance, la bretelle gauche maintenant, je crispe mes orteils dans mes ballerines pour ne pas crier, et là miracle une dernière robe un peu froissée mais entière. Je m'avance fièrement devant la file d'attente de la caisse.

Arrivée donc devant la queue, un vieux monsieur a l'air vicelard a acheté des robes affriolantes (pour sa dame, sa pute ?) et ne comprend rien, en fait il est pas français et la vendeuse ne parle pas anglais (c'est une honte quand même !). Il prend bien son temps et moi je cuis et recuis dans mon pull et mon bras pèse sous le poids de mon blouson de 10 tonnes. Arrive enfin mon tour, je sors la CB (moment crucial) mais par contre à ce niveau-là aucun souci, le compte est plus que bleu (bin oui, quand on est dans le rouge, c'est qu'on est à découvert, alors le bleu c'est l'inverse du rouge !) il en est même violet ! Je dis au revoir, je sors et là je suis motivée, j'ai envie de manger dans le coin. J'essaie de regarder dans mon répertoire si j'ai le numéro d'Abdel, bin non je l'ai pas. Crotte de bique ! Au même moment, je reçois un sms d'un numéro que je connais pas qui me demande des "news". J'appelle le number et là bin c'est Abdel ! Ravie de l'entendre, je lui dit que j'ai paumé son numéro de portable et que cette fois, faudra que je l'enregistre correctement. Je raccroche, mais bon je ne mange pas sur place, j'ai froid, j'ai chaud et puis j'ai envie de vomir. Alors j'attrape le bus au vol qui est plein à craquer.

Dans le bus, des tonnes de gens différents, des mamies friquées de Neuilly, des espagnols (j'ai reconnu à la langue), un couple dont le monsieur est trèèèès charmant.... L'espagnol me mate, rooo, ça va m'énerver je le sens, alors, je tourne la tête. Et là bien sûr je croise le regard d'une mamie friquée, j'ai l'impression que le fait d'avoir posé mes yeux sur elle, l'a salie, elle fait une moue à vomir. Elle est maquillée comme une p..e et elle se trouve belle en plus. Haaaa, si j'avais voulu, je lui aurais mis un chassé... Mais je suis pas une racaille donc je me met à rire dans ma moustache (que je n'ai pas, d'ailleurs ^o) et je souris nonchalamment. J'arrive enfin à m'asseoir à côté d'une autre mamie friquée. Elle sent le Chanel N° quarante-douze et ça enivre encore plus mon envie de vomir. Enfin, je descend du bus devant le métro, Ibis et Novotel...

J'ai envie de marcher le visage au vent, donc je marche. Je prend le large pour rejoindre les Damiers mais ce n'est pas grave, même si maintenant j'ai envie de faire pipi... Alors je prend mon temps mais bon le temps est court et j'arrive à destination. Je mets la clé dans la serrure en espérant qu'elle fasse deux tours, et puis, oui elle fait deux tours complets, je suis seule. Je me débarrasse de mon blouson de 5 tonnes (bin oui il n'y a plus le trousseau de clefs dedans !) et je file direct dans ma chambre, je me désape et j'essaie de nouveau ma jolie robe... Ohhh, bin oui c'est mieux que dans la cabine, je tourne, je cours comme une gamine et je me regarde de plein pied dans le grand miroir du salon. Avec mes jolies sandales cet été ça va donner !