Monde rempli de vide

Premièrement avec lui, s'installe un certain malaise. Le 1er janvier, nous devions nous voir mais il m'apprend qu'il a la grippe. Soirée foutue..

Nous reportons à vendredi et finalement samedi. Sur MSN, nous parlons, il me dit que ça ne va pas mieux et qu'il préfère rester chez lui. Prise soudainement de tromperie je lui demande s'il veut toujours que l'on se voit mais il me dit qu'il n'est pas sûr. Je m'en doutais. Il m'avoue qu'il ne veut me faire aucun mal mais que c'est trop tard. Alors pour la première fois depuis que nous nous connaissons je lui mens et je lui affirme que je ne suis aucunement amoureuse de lui, que nous nous voyons que pour les échanges corporels (je ne lui ai pas dit ainsi, mais cela s'en rapproche). Il me dit OK mais je sais très bien qu'il ne m'a pas cru. J'invente une histoire pour une dernière fois peut-être me trouver avec lui et passer la nuit.
Je dois aller à l'hôtel prendre la chambre et l'y attendre, vers 23 h selon lui. Je pense en moi-même qu'il ne viendra pas, il me dit qu'il n'est pas comme ça. Je doute et je crains que demain il me dise que c'est préférable de ne pas se voir, de ne plus jamais se voir. Je me dis aussi que demain sera sans doute la dernière fois où nous nous verrons. Il restera une belle histoire, j'aurais préféré le garder près de moi. Vais-je lui dire à sa place que je veux le quitter ? Ce ne serait pas simple et je lui laisserais le rôle de la victime. A vrai dire, les victimes dans cette histoire, c'est nous deux.
Nous n'aurions pas du aller si vite, faire l'amour le premier soir, on en avait autant envie l'un que l'autre. Mais je pense que cela aurait été mieux de se voir comme ça une fois et de rentrer chacun chez soi, de laisser le temps de s'apprécier et peut-être aurions-nous par ce fait été plus proches. Y auraient-ils d'autres liens qui nous uniraient ? Ceux de l'amour et non ceux du sexe. Une histoire basée sur une relation physique ne peut durer éternellement, il y aura une fin, proche soit-elle. Je suis à la fois triste et heureuse, parce que je sais que ce ne sera plus comme avant et aussi parce que je le vois demain. Il me dit ne pas vouloir de relations sérieuses, mais quel est ce sentiment qui le pousse à dire cela ?
Un mois... un mois de paix, de joie et de réjouissances diverses et variées, de coeur qui bat si fort qu'il couvre tout les bruits alentours, de parties de corps explorées, de mains et de doigts emmêlés, de regards langoureux échangés, de paroles chaudes, de corps mélangés, d'échanges de fluides corporels, de parfums de désir enivrants, de nuits blotties dans ses bras, de sentiments intenses qui malgré tout sont partagés, de tâtonnements dans l'obscurité, de lits inconnus fouillés, de traces indélébiles laissées, de pas marchés, de froid endurcis, de larmes coulées, d'encre épuisée, et pour finir de malheurs inavouables et de tristesses que je cache. Tellement d'autres choses si lointaines qu'elles me semblent inconnues. Avec cette impression que ce n'est pas moi qui ai vécu cela, que je ne suis qu'une étrangère à la situation.
Demain, samedi, que me réservera cette journée ?