Monde rempli de vide

Je suis dans le RER, en face de moi un ange. Ses doigts longs et fins, chevalière à la main gauche. Ses traits si beaux, son regard de biche, je le regarde dans le reflet de la vitre. Il porte un pull col roulé noir, un blouson rouge, une gourmette et une montre, tout en délicatesse. Fallait absolument que je le décrive. Son teint de porcelaine, ses lèvres charnues, sensuelles, la noisetteté de ses prunelles... Tout en lui me plait. Il doit être de grande taille, fin... Hum, j'imagine son corps nu. Je ne sais quel âge lui donner, peut-être 20 ans, mais ses traits sont ceux d'un enfant. Il range ses affaires, va-t-il descendre ? Il doit sentir que je parle de lui, il me jette des regards de temps à autre. Il s'appuie sur son coude, le menton au creux de la main. Il téléphone, me regarder encore une fois. Que ne donnerais-je pas pour lui parler. Il change de place et se met contre la fenêtre. Regard à l'extérieur, nous sommes dans un tunnel. Ce doit être parce que j'écris qu'il me regarde. Ou alors se sent-il attiré vers moi ? Je passe distraitement ma langue sur mes lèvres et fait mine de ne pas faire attention à lui.

De nouveau à l'extérieur. Sa voix, je la déguste, un timbre rapide, il parle d'une fille Isabelle...

Ciao... il raccroche et descend à Vincennes... 13h58...

Ah, me suis pas aperçu que le CD est fini.

Un autre mec a pris sa place, dégarni, la trentaine